BENI-SAF
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Histoire de la ville

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Message  benisaf Mer 16 Avr - 1:27

Avant la colonisation française, Beni Saf n'existait pratiquement pas;
En effet il n'y avait ni surface plane, ni plateau accueillant pour des constructions, ni aucune voie naturelle vers l'intérieur du pays.
Ce n'était que des collines enchevêtrées de 90 à 150 m d'altitude
tombant en ravins profonds aux pentes très raides. Sur la mer,
pas de baie favorable à l'établissement d'un comptoir ou d'un port;
De hautes falaises de sable dur et de grés tombant à pic n'étaient coupées que par deux ou trois petites criques.


Même les romains, devant l'inhospitalité du site, n'ont pas essayé d
e s'implanter dans la région beni-safienne ; Ils lui ont préféré Siga
(à l'embouchure du fleuve de la Tafna) et Camerata
(actuellement Sidi Djelloul) qui disposaient d'une nature bien
plus accueillante que les abruptes falaises de Beni Saf.


C'était donc un endroit désert, rempli de broussailles et hanté
par les hyènes et les panthères (on tua la dernière de celles�ci en 1880). Une population très clairsemée vivait sous la tente . D'après les témoignages de soldats français au début de l'occupation française,
il n'y avait en 1850 aucune habitation en dur, pas même un gourbi.


Si la ville est redevable en quelque chose à la pêche, c'est pourtant
à la mine qu'elle doit son existence, car dans un rayon de 20 Km vont être trouvés d'excellents filons de fer hématite (oxyde de fer hydraté
à 60% environ) . Pour les exploiter (matériaux et machines),
comme pour exporter le minerai il fallait des bateaux et donc un port,
pour loger les ouvriers, des maisons. Un centre va alors naître au prix d'énormes efforts . En ce coin géographiquement si tourmenté , des ravins entiers furent comblés grâce aux déchets miniers appelés " stériles": le marché en plein air, le marché couvert et la poste reposent aujourd'hui sur des mètres et des mètres de stériles. l'emplacement
de la Daira était autrefois un grand trou ; Les grandes artères de la ville
ne furent établies qu'en creusant ou nivelant, et, malgré leurs importants soubassement , elles serpentent en pentes raides. Les multiples escaliers témoignent toujours des dénivellations naturelles et pour bâtir chaque maison, il fallut ou niveler ou couper dans les flancs des collines.





Les premiers à avoir découvert des gisements de minerai en 1850 furent des pêcheurs européens venu profiter des eaux poissonneuses
de la région ; Ils arrachaient le minerai au pic de la falaise, le transportaient par des ânes robustes vers « la plage des mouches »
plus à l'est, le chargeait dans des barcasses (petits bateaux)
qui allaient retrouver les voiliers transporteurs en pleine eau.


Ils se firent des habitations en creusant dans la falaise des cavernes, puis, lorsque le nombre d'ouvriers augmenta, ceux ci se groupèrent
à Sidi Boucif où le bas du ravin avait été aplani, ce qui permit d'édifier
de petites baraques en planches.





Vers 1855, une compagnie anglaise s'intéressa au minerai, obtint une concession, racheta les mines déjà existantes, établit une voie ferrée
et pour l'embarquement utilisa la baie de Camerata (Sidi Djelloul).





En 1867 une société dénommée « soumah et tafna » , qui avait entrepris des recherches de façon scientifique, commença ses abattages miniers à ciel ouvert à Ghar El Baroud et à Dar Er Riah, installant ses bureaux
et attirant des ouvriers sur le terrain qui allait devenir Beni Saf, si bien qu'en 1874 le général chanzy, alors gouverneur de l'Algérie,
vint sur place poser la première pierre du village dès lors officiellement reconnu .





Mais la société qui avait pourtant obtenu concession pour créer un port , recula devant l'entreprise et céda ses droits à la compagnie de mokta
el hadid , une grosse entreprise minière, bancaire et même maritime .





A partir de ce 1er janvier 1879, Beni Saf allait prendre son essor.





Deux rues, Emir Khaled et Sidi Yekhlef Ahmed (alors Pelissier et Chanzy), simples trouées parallèles débroussaillées sur l'escarpement
de la rive gauche de l'oued hamed, se bordèrent peu à peu de maisons basses. D'autres rues naissent au fur et à mesure de l'intensification
de l'activité minière.


En 1881, l'église et le port sont terminés, et la compagnie minière emploie 1050 ouvriers dont un certain nombre de marocains. En 1882,
la mine expédie 369.804 tonnes de minerai sur 205 vapeurs
et 210 voiliers et dispose de deux voies ferrées de 3 km, l'une
de Ghar El Baroud, l'autre de Dar Er Riah. Cette voie ferrée deviendra
plus tard la rue Emir AEK ; le long escalier qui la termine aujourd'hui
était une descenderie, qui vers les années 1890, retenait par câbles
les wagons pleins et remontait les vides.





Le 20 mars 1883, la localité qui ne cesse de grandir a une population européenne de 1950 personnes; elle est promue au rang de commune,
le directeur de la mine en étant le maire





La découverte d'autres filons en 1910 donne un nouvel essor, d'autres rues se bâtissent, les constructions continuent, en 1920, le boulevard Jean Jaurès et d'autres rues prennent forme , les particuliers édifient
des immeubles à étage et des maisons à la plage du puits. A partir de 1945, naît le nouveau quartier de Sidi Brik sur la falaise.
En 1947 disparaît la voie ferrée qui depuis 1923 reliait Beni Saf à la voie Oran-Oujda car le trafic par camions prend le dessus .


La mine employait 2000 ouvriers en 1919 , le maximum de 5000
est atteint en 1912 . En 1928, elle extrait 750.000 tonnes que viennent enlever 812 navires .


En 1938 elle a produit depuis son origine un total de 19 970 737 tonnes et pourtant elle n'a plus en 1950 que 2500 ouvriers .


Le port n'a cessé de s'améliorer : en 1960 c'est un bassin de 20 ha
avec une jetée Ouest-Nord coudée à angle droit, de 740 m de long disposant de hangars , d'appontements de pêcherie et d'une cale sèche.


En 1956, 950 pêcheurs montent 42 chalutiers et 45 lamparos :
ils fournissent cinq conserveries et font vivre prés de 2000 familles (charpentiers , mécaniciens, fabriquants ou réparateurs de filets ....)
soit prés de 10.000 personnes. Désormais la pêche est presque
devenue la principale activité de la ville ; avec ses 59 000 quintaux de poissons , elle procure à toute l'Algérie le quart de ses produits
de la mer.


Dans les ressources de la commune, l'agriculture a également une part importante. La vigne, dés 1929, recouvre 650 ha répartis en 14 propriétaires. En 1932 , 7800 ha sont labourés par les algériens et 4544 dans les fermes européennes. Le cheptel , à cette même date monte
à 2000 moutons, 1500 chèvres, 500 bovins et 1400 porcs.


Quant à la population les 9.486 habitants de la commune en 1910
(dont 5562 algériens) deviennent 11.511 en 1921; en 1954,
ce sont 21 098 habitants dont 11 591 dans le centre proprement dit
qui abrite ainsi 2.698 foyers soit 985 familles européennes et 1768 algériens.


A l'indépendance du pays en 1962, Beni Saf est rattachée à la Wilaya
de Tlemcen.


Dans les années 70, les filons de minerai s'épuisent et les mines
sont obligées de fermer. On peut encore voir les vestiges de l'ancienne mine sur les hauteurs de Beni Saf, dominant la ville.


Cependant, une cimenterie est construite dans les années 80 ;
C'est l'une des plus importantes du pays, elle est implantée à 4 km
à l'est de Beni Saf, à une altitude de 185 m. Les 02 gisements calcaire
et argile sont situés au sud-est de la ville, sa capacité de production
est de 3000 tonnes par jour et elle est entièrement automatisée. Malheureusement, cette cimenterie constitue aussi une source
de pollution majeure pour la région à cause des émanations de poussière émanant du haut fourneau.


Le pêche reste la principale ressource de la région. Beni Saf est devenu le premier port de pêche d'Algérie avec une flottille de 166 embarcations; ce port, conçu initialement pour le transport de minerais et de marchandises, a dû être reconverti en port réservé exclusivement
à la pêche et ce à cause de l'ensablement chronique de son bassin.
Les autorités locales se heurtent actuellement à un manque de moyens pour continuer les opérations de dragage du port; seuls 51 000 m3
ont étés réalisés depuis 1995 sur les 153 000 m3 prévus.


Enfin, la localité accueille chaque été des centaines d'estivants venus profiter du soleil et de la mer; La plage du puits est très fréquentée durant les mois de Juillet et d'Août et les prix demandés pour louer un cabanon sont parfois exorbitants.


Beni Saf à été rattachée à la Wilaya de Ain Temouchent en 1984;
c'est actuellement un chef-lieu de Daira; La ville compte plusieurs hôtels, un hôpital, une école de pêche, un aquarium (malheureusement fermé
au public) et un musée. La ville et la région recèlent d'énormes potentialités touristiques qui ne peuvent être exploitées actuellement faute d'infrastructures adéquates et d'une politique adaptée.





Bibliographie :


P.J Letellieux


Le littoral de l'Oranie occidentale
1974

benisaf
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